Dans le cadre de l’événement JUST A SAFESPACE, nous souhaitons relever un défi important: l’inclusion de tous les publics et la considération d’autres voix et perspectives sur l’écologie, tout autant que garantir le respect, le bien-être et le sentiment de sécurité de chaque personne. Les enjeux écologiques contemporains ne peuvent pas être résumés à des enjeux de gouvernance, de gestion des ressources et de coordination entre les échelles régionales, nationales et supranationales. Les savoirs et les connaissances environnementales nous confrontent – en tant qu’individus et sociétés – à des dimensions sombres et effrayantes de l’existence. D’un côté, les scénarios catastrophes s’enchaînent et floutent nos capacités à envisager sereinement le devenir des Etats démocratiques, de la collaboration internationale, de la coopération scientifique, ainsi que l’assurance d’un Etat de droit pour chacun d’entre nous. Dans ce contexte, il est de plus en plus nécessaire de constituer des points de rencontres où réfléchir ensemble – par-delà les désaccords, les statuts et les savoirs situés – à de nouveaux chemins de traverse pour ce début de 21e siècle déjà bien mouvementé. Les pensées et savoirs écologiques impliquent leur lot de métamorphoses qui nous transforment intimement: socialement, culturellement et individuellement.

En même temps que nous nous rencontrons sur ces questions et problématiques, nous apprenons à nous familiariser avec de nouvelles esthétiques et sensibilités, à appréhender les dimensions joyeuses et sombres de ce que nous ne pouvons plus ignorer, voire nous quittons des réflexions en silo pour voir, un peu plus loin, un peu plus haut, la possibilité de renverser les tendances. JUST A SAFESPACE participe très humblement à ce mouvement, le temps d’une journée nous constituons un espace de sûreté où échanger, débattre, se rencontrer, tomber amoureux·euse, s’essayer à des alternatives, se projeter dans des avenirs souhaitables pour le Vivant, ainsi que pour nos sociétés contemporaines. Les facilitateur·trices et animateur·trices des activités et ateliers sont sensibilisés aux enjeux de gestion des paroles et d’expression des singularités de chaque personne, selon les principes de la communication non-violente. Le contenu des installations est lui aussi pensé et rédigé pour mettre en perspective et interroger les lieux communs des «utopies blanches» qui accompagnent souvent les projets de transition contemporain, invisibilisant des enjeux importants liés aux classes et statuts sociaux, aux identités de genre et de sexe, aux mobilités et parcours de vie, etc. Enfin, conscients que les thématiques abordées peuvent déclencher de fortes réactions, un espace dédié à l’accueil de la parole et offrant des conditions de calme sera mis en place grâce à la Queermanence de l’association Amnesty HEL pour toutes personnes en ressentant le besoin.